Les DRMs se sont imposées sur tous les magasins de téléchargement de musique, car c'est à cette unique condition que les majors ont accepté la distribution de leurs catalogues sur internet. Cela dit, ce système de protection des droits d'auteur reste très critiqué par les acheteurs. La question revient sur le tapis des majors, notamment au MIDEM.
Lors du lancement des offres commerciales de musique en ligne, le piratage était complètement intégré au mode de consommation de la musique électronique. Lancer un iTunes sans DRM aurait probablement tourné à l'échec car chaque morceau acheté aurait vraisemblablement été mis à disposition via les réseaux de partage.
Aujourd'hui, les DRMs semblent moins indispensables. En effet, les moeurs ont évolué : développement d'offres commerciales et sanctions potentielles ont remis une partie du troupeau dans le droit chemin. De plus, et surtout, le système de protection de droits d'auteur souffre d’un grosse lacune : une protection partielle ! Même si il est impossible de pirater le fichier musical avec DRM, il est très facile de contourner la DRM, par exemple en gravant un CD audio ou en enregistrant à partir d’une source numérique... Et avec la puissance des réseaux de partage, il suffit d’une personne pour assurer une diffusion mondiale.
Les DRMs sont d’autant plus remises en question qu’en plus de leur faible niveau de protection, leurs mises en Å“uvre imposent des contraintes techniques, qui sont probablement un frein à l’achat :
- Fortes incertitudes sur la conservation à long terme de son achat : est-il possible de faire une sauvegarde ? Que se passe-t-il si je change de PC ? De lecteur multimédia ?
- Système moins flexible qu’un CD, notamment pour le prêt et la mobilité.
Les majors vont-ils céder sous la pression des distributeurs ? A mon avis, ce n’est qu’une question de temps. La non protection de la musique digitale suffira-t-elle pas à ramener de l’or chez les majors ? Je pense que l’offre globale de musique électronique doit encore se rendre plus fonctionnelle et séduisante.