Le blog de Matthieu Delgrange

La news est déjà partout : Universal lance une opération test de commercialisation de musique sans DRM aux US (article de LCI). Cette opération est prévue pour durer 6 mois.

Au delà du retournement de situation faisant probablement suite au succès d'EMI sans DRM, deux points particuliers :
- Les MP3 vendus seront watermarkés (définition sur Wikipedia). Le contenu de ce tatouage numérique n'identifie pas qui a acheté le morceau (article de Wired). Je suppose que l'objectif est de faciliter le repérage automatique de morceaux destinés à la vente. Il est à noter que ce genre de tatouage est conservé lors des transcodages ; si vous utilisez un MP3 watermarké pour la bande son de votre film de vacances publié sur DailyMotion par exemple, la bande son de votre film contiendra le tatouage.
- Il semble qu'un partenariat privilégié soit noué avec Google pour effectuer un achat en quelques clics suite à une recherche (Article sur Musique 2.0). Ce n'est pas sans rappeler la solution "Achat Express" qui permet d'acheter un morceau en quelques clics depuis un email publicitaire, solution mise en oeuvre par Universal France au travers de son partenariat privilégié avec ecompil.

Ces compilations "lounge" sont produites par des DJs, dont le travail s’apparente plus au "Sound Design". Elles rassemblent des morceaux souvent pointus, mais avec un grand potentiel, et c'est ce qui fait leur succès : permettre au propriétaire du CD de faire découvrir des bons morceaux, pourtant inconnus, autour de lui. Il y a eu Claude Challe pendant l'âge d'or du Budddha Bar, et maintenant c'est Béatrice Ardisson qui tient le haut du pavé, avec notamment les compils ultra tendances Paris Dernière.

Mais depuis Claude Challe, les choses ont évolué : profitant de la couverture médiatique de ces compilations, de plus en plus de marques se font réaliser des compils par des DJs en vue (ou pas), pour renforcer leur image. Les CDs sont destinés à l'ambiance sonore des points de ventes, à une distribution gratuite à des fins promotionnelle ou à la vente hors des circuits traditionnels.

Récemment, Béatrice Ardisson a réalisé la compilation "Take me for a ride", non disponible à la vente, et destinée à promouvoir le nouveau Roadster de l'Audi TT, ou, l'année dernière, la compilation des "Mères et Filles" pour le Comptoir des Cotonniers. Béatrice n'est pas la seule, loin de la là, par exemple : la compilation des Showrooms levi's, l'excellente compilation Marithé + François Girbaud, Karl Lagerfeld, etc...

A mon avis, ce type d'activité va s'accentuer au fur et à mesure que le web va rendre l'offre musicale globale de plus en plus morcelée.

Dans l'opendisc du dernier album de David Guetta, vous pouvez télécharger gratuitement l'U-myx de Love Is Gone. Mais c'est quoi un U-myx ?

C'est un logiciel qui permet facilement et simplement de modifier une chanson. Comme dans un studio d'enregistrement, il est possible de modifier chaque composante de la musique : la durée, le volume... Je dois avouer que c'est assez ludique et que j'ai passé un bon moment sur le sujet. Il est aussi possible de sauvegarder ses remix et de les partager.

Comme MXP4 (précédent billet sur le sujet), le système U-myx permet une forte inter activité avec la musique écoutée. Mouvement de fond ou gadget à la mode ?

Edit 24/07/2007 : A voir aussi le Miy Music de Martin Solveig.

Je n'ai pas beaucoup parlé d'Opendisc depuis que j'ai rejoint la société, mais cette annonce me donne l'opportunité de placer un mot sur le sujet.

Opendisc est une société de "Permission Marketing" qui commercialise un logiciel et une gamme de services qui permettent à un artiste (ou sa maison de disque) de créer un lien unique avec les acheteurs des CDs. Ce logiciel, intégré au disque physique, crée une passerelle entre le CD audio et une partie privée du site internet de l'artiste, où le consommateur bénéficie d'un programme de fidélité. Le logiciel ne restreint pas l’utilisation du disque audio et le programme de fidélité est optionnel.

Ce programme de fidélité est bien sûr gratuit et a vocation à le rester : à travers cet excellent vecteur de communication, l'artiste peut mieux connaître ses acheteurs et ses fans, et mettre en oeuvre des opérations répondant à leurs attentes.

En parallèle de ce programme, nous ajoutons la possibilité de mettre en place une boutique. Cette dernière a bien entendu pour objectif de générer des revenus, mais aussi d'ouvrir une fenêtre sur l'univers de l'artiste en rassemblant, au sien de son site, ses produits, et notamment ceux qui ne sont pas accessibles facilement. Cette activité de centralisation apporte au consommateur l'ensemble de la gamme en un point unique. Actuellement, l'offre est centrée sur le "back catalogue" audio et vidéo, sans DRM, en haute qualité et avec possibilité de re-téléchargement ultérieur. D'autres produits viendront prolonger l'offre sous peu.

Ecouter sur iTunes

La première boutique est en ligne depuis Lundi matin dans l'opendisc du nouveau CD de David Guetta, premier artiste à l'utiliser. Désolé pour les curieux, mais il faut acheter le CD pour y accéder... Si vous comptez rédiger une thèse sur le sujet et qu'il vous manque 12€99, passez moi un mail.

Je passe sur l'ergonomie complètement catastrophique de MusicBrigade pour vérifier le contenu de mes MP3 : pas d'informations personnelles dans le MP3, tout au moins pas en clair. En revanche, on trouve la signature du vendeur/encodeur, ce qui est assez normal.



Au sujet de iTunes Music Store, petit billet intéressant de Philippe Astor, où l'on note notamment que l'information sur l'acheteur n'est pas cachée dans les morceaux vendus par Apple, puisque indiquée dans la fenêtre "Obtenir des informations" de iTunes.

Ca y est, c'est parti ! J'ai déjà vu les MP3 de EMI sur iTunes (iTunes Plus) & M6 Music Brigade (section "MP3").

Cet évènement tant attendu semblait bien parti jusqu'à ce que je tombe sur cette article de LCI : "Apple : la polémique iTunes Plus". Il semble donc que les fichiers libres de DRMs achetés sur iTunes contiennent votre nom & email. Cette restriction n'est pas mentionnée dans les CGV, mais sans indiquer l'inverse : 1.13 iTUNES PLUS "Le contenu d’iTunes Plus ne comporte pas de technologie de sécurité restreignant votre usage du contenu".

Je n'ai pas encore vérifié, notamment sur M6 Music Brigade, je fais une mise à jour plus tard.

Ecouter sur iTunes

Le nouvel album de Digitalism, appelé "Idealism", est disponible depuis quelques jours en physique au Japon, et en digital "worldwide". Cet album contient des nouveaux morceaux et d'autres déjà disponibles en single, dont l'excellent Zdarlight utilisé par Laurent Esposito comme générique de ses interviews vidéo. Laurent qui a été plutôt discret ces derniers temps, tout va bien ?

Par ailleurs, The Mix Up, le nouvel album de Beastie Boys est sur le chemin des bacs (arrivée prévue en Juin).

Certes l'article date un peu, mais avec ces semaines où l'on effectue le travail de 5 jours en 3, il est nécessaire de mettre des priorités...

L'article sur le site du Figaro, ce que j'en ai retenu :

Formule d'abonnement
Je suis assez d'accord avec la position contre les abonnements affichée par l'article. En effet, je pense que la possession est un élément fort pour un utilisateur : payer pour ne pas posséder une musique est à mon avis un frein à la consommation. Je pense d'ailleurs que l'échec des DRMs vient en grande partie du fait que le système anti copie proposé ne permet pas une pleine propriété.

Hégémonie d'iTMS
Il apparaît évident pour les majors qu'un marché à distributeur unique ne leurs est pas trop profitable :-) Mais pour favoriser le développement de concurrents, il faut un environnement fertile. Aujourd'hui, la marge distributeur de la vente de musique en ligne ne parait pas en adéquation avec le fort ticket d'entrée sur le marché, sur lequel pèsent, en plus, des incertitudes long terme.

A mon avis la multiplication des offres ne contribuera qu'à complexifier une offre déjà perçue comme opaque, principalement à cause des DRMs non inter opérables : le salut est-il dans la simplicité ?

Au delà des restructurations rendues nécessaires par l'évolution du marché de la musique de ces dernières années, EMI se donne les moyens de reprendre l'ascendant sur le marché en innovant commercialement.

En effet, EMI annonce la vente de musique sans DRM, en qualité améliorée (256 kbps AAC), à un tarif légèrement supérieur (1,29€) pour le single, et au tarif actuel pour les albums (9,99€). Il sera toujours possible d'acheter de la musique aux tarifs (0,99€) & format actuel (128kbps AAC DRM). Enfin, il est proposé de supprimer le verrou DRM en ne payant qu'un "surtaxe" (0,30€).

Cette nouvelle offre permet de gonfler le prix de vente des singles souffrant jusqu'ici de marges réduites. De plus, les attentes des clients ont été prises en compte, à un tarif juste et simple. Il y a fort à parier que cela réussisse à EMI, qui s'est donné quelques mois d'avance sur les autres majors.

L'enregistrement de la conférence de presse sur le site de EMI Group.

Et bravo à Steve Jobs qui a préparé le terrain fin Janvier :-)).

Pour écouter l'extrait : DaVinciClaude.com.

Et pour ceux qui n'auraient pas lu les nouvelles depuis 1 mois, Pocket Symphonie est le nouvel album de Air. Brève de comptoir : "Ce qui est bien avec Air, c'est qu'on est jamais surpris".

L'article avec interview de Benoît Tersiguel, créateur de Radio.Blog.Club.

Trouvé sur le blog de Jacques Froissant : MXP4 Interactive Music développe un format révolutionnaire de musique numérique interactive donnant aux artistes un nouvel espace sécurisé de création et aux auditeurs un plaisir d’écoute inédit.

Voilà qui pique ma curiosité, mais je n'ai trouvé aucune information supplémentaire sur leur concept, à suivre.

L'article sur le blog de Jacques.

Mise à jour 12/03/07 : entretien vidéo par Laurent Esposito de Gilles Babinet créateur de MXP4 Interactive Music qui donne un peu de visibilité sur le concept.

Vous l'avez probablement déjà entendu tellement la presse et la blogosphère s'en sont fait écho, Universal vend pour la première fois un album en format numérique sans DRM : Emilie Simon.

Pour l'acheter, il faut se rendre sur la page dédiée (lien sur l'image ci-contre) et passer commande directement auprès de "l'achat express" d'Universal (enseigne e-compil). iTunes Music store n'a visiblement pas été mis dans la boucle de ce pilote, puisqu'il propose une version avec DRM. Pour l'occasion l'outil d'achat express d'Universal a été corrigé : il est maintenant possible d'écouter des morceaux avant d'acheter, reste cette interface un peu austère et petite.

Lors de mon achat il y a 4 jours, il n'était pas possible d'effectuer l'opération depuis un Mac. Probablement un petit oubli de lancement, je constate ce matin que ce point a aussi été corrigé.

Reste un soucis : une fois mon paiement effectué, il faut télécharger l'album, et la situation se complique : il s'agit de télécharger un .zip de 120 Mo (en http) ! Après 12 téléchargements incomplets, le 13ème sera le bon. Il est à noter que le mail confirmant votre achat contient toutes les infos pour reprendre le téléchargement ou télécharger titre à titre.

Dernière (bonne) surprise : Emilie Simon ! Même si j'ai acheté l'album pour me faire une expérience utilisateur, j'ai le droit de l'écouter ! Et il faut bien avouer que ce live est bon et plutôt rafraîchissant. Il a d'ailleurs déjà une place de choix dans mon lecteur MP3 préféré : mon Motorola V3i !


A l'heure du web 2.0, je vous demande votre avis : quelle solution pour télécharger un album complet :

• Un unique gros fichier sachant que son téléchargement va être difficile,
• Une liste de téléchargement, sachant qu'il faudra répéter autant de fois qu'il y a de pistes l'opération d'enregistrement d'un fichier.
• ActiveX / Java,
• Autre idée ?

Tout d'abord, je me réjouis que Steve Jobs ai fondé sa position sur mon article du 23 Janvier.

Il existe aujourd'hui deux systèmes de DRMs : celui d'Apple et celui de Microsoft. Comme vous le savez, Apple est largement leader du marché de la musique en ligne, et la non inter opérabilité lui assure une mise au banc de tout concurrent. Alors pourquoi Steve Jobs tire-t-il sur une de ces activités les plus rentables ?

La fermeture du marché engendré par la non inter opérabilité des DRMs n'est pas acceptable pour plusieurs raisons : concurrence, service aux utilisateurs, etc... Certains gouvernements Européens, en plus de l'opinion publique, ont fait pression sur Apple pour qu'il ouvre son système de DRM. La lettre ouverte de Jobs est une réponse : ouvrir un système de DRM est risqué et très coûteux.

Un bon vieux filon de camelot pour augmenter ses prix consiste à freiner la vente... Steve Jobs joue plusieurs numéros. La solution simple pour être inter opérable est de supprimer les DRMs. Mais dans ce cas, la place d'Apple dans ce marché serait probablement très chahutée par nombre de concurrents agressifs. Sachant que les majors ne sont pas prêtes à lâcher les DRMs, Apple redore son blason musical en adoptant une position démagogique, et sera en position de force pour re négocier les conditions de distribution d'une musique numérique aux DRMs inter opérables.

http://www.apple.com/fr/hotnews/thoughtsonmusic/

http://www.berrebi.org/2007/01/28/pascal-negre-nous-etonnera-
toujours-drm