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Le blog de Matthieu Delgrange

Web & nouvelles technologies

dimanche 28 janvier 2007

Les sorties de disques de plus en plus accompagnées par une promo web

Zoom sur deux opérations de lancement récentes.

 Le clip de Zazie
Zazie a envoyé une note à ses amis-fans via MySpace (son profil MySpace) pour annoncer la sortie imminente de son nouvel album nommé "Totem" et la possibilité d'écouter des extraits en avant-première sur son site internet. La note est un parfait exemple de bon buzz web-marketing : une petite vidéo sympa jouant la proximité (dispo sur You Tube) et un lien vers son site internet Zazieonline. Le site est très bien fichu, il permet d'ailleurs déjà d'écouter un premier extrait de Totem. Le site intègre une partie privative qui ne sera consultable qu'en ayant acheté le CD, grâce au système Opendisc. Bref, on a déjà envi d'avoir le disque !

 Le saut de l'ange - Calogero
Calogero a lui aussi envoyé une note à son fan club pour annoncer la sortie d'un nouveau single. M'étant inscrit à la newsletter de Calo via l'Opendisc de son précédent album, je trouve bien vu de recevoir ce genre de mail. Mais la mise en oeuvre de cette opération de lancement est très décevante : pas de photo de Calo, ni de site dédié ou même d'une explication, on est immédiatement dirigé vers un système de paiement dont l'interface est un peu "rude" (Cliquez sur l'image ou ici pour vous faire une idée). La pré écoute n'est disponible que pour Internet Explorer. A mon avis, le taux de retour de cette campagne est proche de celui que génèrerait un mail dont le sujet commencerait par "Cheap Viagra" !

mardi 23 janvier 2007

DRM ou pas DRM ?

Les DRMs se sont imposées sur tous les magasins de téléchargement de musique, car c'est à cette unique condition que les majors ont accepté la distribution de leurs catalogues sur internet. Cela dit, ce système de protection des droits d'auteur reste très critiqué par les acheteurs. La question revient sur le tapis des majors, notamment au MIDEM.

Lors du lancement des offres commerciales de musique en ligne, le piratage était complètement intégré au mode de consommation de la musique électronique. Lancer un iTunes sans DRM aurait probablement tourné à l'échec car chaque morceau acheté aurait vraisemblablement été mis à disposition via les réseaux de partage.

Aujourd'hui, les DRMs semblent moins indispensables. En effet, les moeurs ont évolué : développement d'offres commerciales et sanctions potentielles ont remis une partie du troupeau dans le droit chemin. De plus, et surtout, le système de protection de droits d'auteur souffre d’un grosse lacune : une protection partielle ! Même si il est impossible de pirater le fichier musical avec DRM, il est très facile de contourner la DRM, par exemple en gravant un CD audio ou en enregistrant à partir d’une source numérique... Et avec la puissance des réseaux de partage, il suffit d’une personne pour assurer une diffusion mondiale.

Les DRMs sont d’autant plus remises en question qu’en plus de leur faible niveau de protection, leurs mises en Å“uvre imposent des contraintes techniques, qui sont probablement un frein à l’achat :
  • Fortes incertitudes sur la conservation à long terme de son achat : est-il possible de faire une sauvegarde ? Que se passe-t-il si je change de PC ? De lecteur multimédia ?
  • Système moins flexible qu’un CD, notamment pour le prêt et la mobilité.
Les majors vont-ils céder sous la pression des distributeurs ? A mon avis, ce n’est qu’une question de temps. La non protection de la musique digitale suffira-t-elle pas à ramener de l’or chez les majors ? Je pense que l’offre globale de musique électronique doit encore se rendre plus fonctionnelle et séduisante.

vendredi 29 décembre 2006

Radio.blog.club au bord de l'illégalité, mais ce n'est pas du p2p, donc c'est pas grave !

 radio.blog.club
Radio.blog.club permet de partager vos morceaux préférés avec les internautes qui se rendent sur votre site. Il suffit de partager ses MP3s, faire une playlist, et vous avez de la musique sur votre chez-vous virtuel.

Mais voilà, le fait de diffuser de la musique sous droit d'auteur à vos visiteurs (virtuels ou non) hors du cadre privé (famille/amis) est payant, par le biais d'une redevance à la SACEM.

En plus, il faut bien reconnaître qu'il est extrêmement facile d'utiliser Radio.blog.club pour écouter de la musique pour soi. La bibliothèque est déjà énorme, même si vous ne téléchargez pas les morceaux comme en p2p, vous pouvez tout écouter à tout moment.

Pourquoi l'industrie du disque laisse faire, alors qu'elle emploie les grands moyens dans la lutte contre le p2p ? Il semble que la mission de veille et le processus de décision qui devraient être globaux à l'industrie soient inexistants. Stopper l’utilisation illicite de ce nouveau mode de partage de musique dans une année posera le même problème que stopper le p2p lorsqu'il était au sommet de sa gloire.

Désolé Astro, je n'ai rien contre toi. Radio.blog.club est techniquement impeccable, et probablement le fruit d’un gros boulot.

vendredi 08 décembre 2006

Zune Vs iPod

Bon nombre de commentateurs annoncent déjà la défaite du challenger Zune sur le leader iPod, après quelques semaines de commercialisation seulement. Comme si seul l’un des deux devait survivre. Et si les deux devaient cohabiter ?

Changement difficile. Le remplacement d'un appareil à plus de 250 € obéit à un cycle de décision relativement long. Compte tenu du tarif non négligeable des baladeurs à disque dur, ce n'est pas parce qu'un nouvel appareil est disponible que l’on décide de son remplacement immédiatement, quelque soient les innovations du nouveau produit.

Le Zune n'est pas un tueur d'iPod. Le Zune n'apporte pas de réelle valeur ajoutée par rapport à l'iPod : même non portabilité et pas de véritable innovation fonctionnelle. Passer d’un système fermé à un autre système fermé (non compatibles) implique de lourdes concessions, qui ne semblent pas contrecarrées par de grandes innovations.

Microsoft cherche t-il à gagner le marché des baladeurs à tout prix ? Ce n’est pas vraiment l’impression qui se dégage de l’offre Zune. Microsoft semble plutôt envisager le passage d’un quasi monopole Apple vers un oligopole…

jeudi 23 novembre 2006

Le phénomène Kamini

Je suppose que vous avez entendu parler du rappeur lancé sans moyen maketing professionel via un buzz uniquement internet. Il semble qu'il ait été contacté par quelques maisons de disques, ce qui laisse penser que les outils internet prennent leur place dans le domaine du marketing musical.

Un interview de Kamini par Thomas Clément.

mardi 14 novembre 2006

Qui détient le logiciel de gestion des contenus multimédia détient la clef des achats multimédias

J'ai installé Songbird 0.2 hier (merci à la news sur Génération MP3). Les progrès sont indéniables par rapport à la 0.1, mais il y a encore beaucoup de chemin à faire. C'est vraiment dommage que ce projet avance si lentement, car il me parait très prometteur (cf mon titre).

Aujourd'hui, le marché des logiciels de gestion de médias est composé de :

  • Apple iTunes,
  • Microsoft Media Center,
  • Real Player,
  • Songbird.

Les deux premiers sont bien sûr hégémoniques, iTunes utilisé par les possesseurs d'iPod, Media Center par les autres.

Pourtant, ces deux logiciels sont loin d'être parfaits. J'utilise iTunes, je fais donc quelques commentaires sur ce dernier. Pourquoi mes podacsts sont-ils mélangés avec mes morceaux de musiques, alors que 99% des podcasts ne sont pas de la musique ? Pourquoi mes vidéos sont-elles aussi dans musique ? Pourquoi ma clef USB-Baladeur ou mon téléphone ne sont pas reconnus ? (sur celle là, j'ai bien une idée de la réponse) Pourquoi les fonctionnalités de soirées sont-elles aussi limitées ? Pourquoi n'y a-t-il -quasi- aucune fonctionnalité collaborative ?

Il est intéressant de noter que Real Player se place un peu en réponse à cette dernière interrogation.

Media Center me parait tout aussi peu abouti fonctionnellement.

A mon avis, le marché est fortement perméable à un logiciel de gestion des contenus multimédia à partir du moment où sa prise en main ne remet pas en question les acquis. En parallèle, l'intérêt d'éditer ce genre de logiciel me parait grand, mais personne ne s’y colle ! J’ai raté une marche ?

Partager ses goûts musicaux

Combien d'artistes avez-vous découvert par le biais de votre famille ou de vos amis ? A mon avis, beaucoup ! Si vous voulez partager vos goûts musicaux via les nouvelles technologies, là, en revanche, vous n'avez pas beaucoup d'options légales.

  • Vous pouvez utiliser les sites spécialisés : sites de partage de playlist ou autre (podplaylist, fiql, Audioscrobber/LastFM). Super ... mais un peu fastidieux.
  • Vous pouvez vous créer un blog ou une page perso (sur Myspace ou autre). 100% manuel, du genre "je kif tro le roi soley".
  • Avec itunes, vous pouvez partager votre bibliothèque. Dans ce cas, il est non seulement possible de lister le contenu de la bibliothèque, mais aussi d'écouter vos morceaux. Le service est cependant très gourmand en bande passante (ça ne marchait mal en réseau wifi la dernière fois que j'ai essayé). La pratique est donc possible, mais non immédiate.
  • Real Media Player permet de partager ses playlists. Je n'ai pas d'infos.

Il semble que dans le Zune tant attendu, il y ait une fonction de partage de musique, avec un nombre de lecture limitée tant que le morceau n'est pas acquis. Cela paraît intéressant. A voir avec les retours d'expérience.

En résumé, je n'ai pas actuellement de moyen simple pour partager mes favoris musicaux. Dommage, c'est sûrement un vecteur de développement commercial pour l'industrie du disque.

lundi 06 novembre 2006

Standardisation et musique électronique

Imaginez qu'un CD Sony Music ne soit lisible que dans une platine CD Sony !!! Cela parait absurde, mais c’est pourtant quasiment le cas avec la musique électronique.

Les solutions propriétaires mises en place par les vendeurs de musique en ligne n’ont qu’une raison d’être : l’industrie du disque n’a pas imposé la mise en place d’une solution standardisée. En effet, les industriels de l’informatique ont justifié l'utilisation de solutions propriétaires par la mise en place de la gestion des droits (DRM). Cependant, rien n’empêche de construire une solution de DRM standardisée, comme ce qui a été fait pour les DVDs. Note : article à venir sur les DRMs.

La non interopérabilité complique la vie du client et augmente coût des lecteurs (complexité, licences logicielles) … et donc réduit les ventes de musique électronique.

Dans cette jungle logicielle où les informaticiens sont rois, les démonstrations d’utilité plus ou moins publique visant à casser tel ou tel DRM, ou à proposer des outils de conversion, font rêver de gloire tous les geeks de la planète … et brouillent l’esprit des clients.

Le dernier acte sur ce front est sans doute l’annonce de DVD John qui prévoit de vendre une solution d’inter-opérabilité, ou comment payer deux fois une course en taxi Trocadéro –> Tour Eiffel en passant par Noisy-Le-Grand !!! DVD John (pirate Norvégien mondialement connu depuis qu'il a fait sauter le verrou des DVDs) s’est attaqué à FairPlay, le système de DRM Apple iTunes (l'article dans Libé). La nouveauté, c’est que le bourge a prévu d’en faire commerce en vendant un système permettant de lire les morceaux avec DRM Apple sur d'autres lecteurs (son blog, sa société).

Aucun intervenant ne s’est positionné pour proposer des solutions innovantes et standardisées de diffusion de musique électronique. Pourtant, il me semble que ces deux éléments sont les axes de développement commercial majeur du marché du disque. Un morceau de musique électronique (même avec DRM) contient moins de services qu’un CD, alors que la technique permet l’inverse !!